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L’appel à la croisade du Pape Urbain II à Clermont en 1095 se fait sur fond de réforme Grégorienne. Cet appel exalte l’idéal chevaleresque au profit de l’Eglise et de la Papauté, pour repousser les hérétiques et les barbares afin de libérer le tombeau du Christ et tenter de soumettre l’aristocratie.
Quel écho cet appel a-t-il eu en Provence ?
Le haut clergé d’Arles, l’Archevêque Aicard et les membres du chapitre sont présents et soutiennent plutôt Raimon IV, comte de Toulouse.
La papauté cherche des appuis comme l’attestent les voyages d’Urbain II lors d’un concile à Nîmes en 1096 et ceux de son successeur Grégoire VII.
Les Ordres militaires sont présents dès la première croisade pour les Hospitaliers mais il faudra attendre la deuxième croisade pour que soit mentionné l’Ordre du Temple en Provence.
Le chevalier champenois, Hugues de Payns est le fondateur de l’Ordre en 1119 en Terre sainte. Il reçoit l’approbation de la règle en 1126 par Grégoire VII. Son prosélytisme est le point de départ des missions pour faire connaître l’Ordre dans toute la chrétienté. C’est au concile de Troyes, qui débute le 13 janvier 1129, à l’initiative de Bernard de Claivaux que commence cette diffusion en Europe. Le réseau templier se constitue entre le XIIe et XIIIe siècles. Son implantation en Provence est due au frère catalan Arnaut de Bedos qui reçoit les premières donations vers 1136.
L’organisation de l’Ordre se fait autour d’une « maison religieuse », « domus », terme qui regroupe à la fois les bâtiments qui accueillent la communauté, le patrimoine foncier, les droits attachés à la seigneurie sous l’autorité d’un frère. Les maisons mères sont celles d’Arles et de Saint Gilles, on les appellera « commanderies » au XIVe siècle.
Un réseau de commanderies liées aux maisons mères fondatrices s’établit en basse Provence et en Languedoc.
C’est le cas de Saint-Gilles où s’installent les Hospitaliers (1101), puis les Templiers (1135). Ce lieu est à la fois le point de départ des croisades et une étape des pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome et Jérusalem.
Deux périodes d’expansion foncière montrent l’étalement des possessions autour de « villae » et de « castra », de seigneuries et coseigneuries, dépendants de la commanderie :
A Arles, le premier « preceptor » est Bernat de Colador en 1146. Plus tard, entre 1188 et 1198, les acquisitions foncières d’Arles et d’Avignon seront regroupées sous l’autorité du commandeur Guilhem de Solliès.
Lors de l’arrestation des Templiers, en 1308, un inventaire des possessions locales de l’Ordre a été fait grâce au cartulaire du XIIIe siècle qui rassemble les titres de propriété de l’Ordre :
Le 13 octobre 1307, les « Templiers de France » sont arrêtés sur l’ordre de Philippe le Bel. Un ordre similaire est lancé par le Pape Clément V le 22 novembre de la même année pour ne pas laisser l’affaire lui échapper. Par la bulle « Pastoralis praeminentie », ce dernier demande la mise sous tutelle de l’Eglise des biens des Templiers. Ces actions convergentes sont révélatrices des enjeux de pouvoir et de l’importance du patrimoine possédée par l’Ordre.
Les Templiers d’Arles sont arrêtés le 24 janvier 1308 par le viguier Peire de Forcalquier, accompagné de juges et de notaires. C’est à cette occasion qu’est fait l’inventaire des possessions. Une lettre du Roi demande aux tenanciers du Temple et à ceux qui exploitaient leurs biens de se déclarer.
L’année suivante, Robert d’Anjou, comte de Provence, ordonne à son sénéchal et à un notaire de procéder à l’inventaire des biens du Temple en Provence pour qu’ils soient remis à la cour royale. Le patrimoine foncier fut confié à des procureurs laïcs.
Le concile de Vienne, qui commença le 16 octobre 1311 avait pour programme la Réforme Grégorienne, l’organisation d’une nouvelle croisade et enfin le règlement de l’« affaire du Temple ». Il devait statuer sur le sort de ces biens : ce sera l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui en héritera.
Les Templiers sont jugés par des frères inquisiteurs et accusés de nombreux crimes. Sous Philippe IV le Bel, le grand maître Jacques de Molay est condamné à la prison à vie après un procès injuste à l’issue duquel il aurait prononcé cette phrase : « L’Ordre est pur, les confessions sont absurdes et menteuses.. ». Il mourra supplicié à la pointe de l’île de la cité au pied de la cathédrale et du pont neuf le 13 mars 1314.
Selon une légende, reprise par Maurice Druon dans son roman « Les rois maudits », le grand Maître, avant de mourir brûlé, aurait lancé une malédiction : « Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! » C’est ce qui arriva : le pape Clément V décèda le 20 avril 1314, et Philippe le Bel le 29 novembre de la même année.
Ce dossier peut s’adresser à des élèves de collège et plus particulièrement à ceux de la classe de cinquième.
Il pourrait être exploité en Français en utilisant également le roman « les rois maudits » de Maurice Druon.
En Histoire il peut l’être soit dans le thème « La place de L’Eglise », soit dans « l’expansion de l’occident » avec le rôle de l’Ordre du Temple et des moines-soldats pendant les croisades.
Cette donation intervient en 1202, alors que Philippe Auguste est roi de France. Elle participe de l’extension des possessions de l’Ordre des Templiers de la commanderie de Saint-Gilles. Les moines-soldats sous l’autorité du commandeur reçoivent des terres, ceci participe à l’extension de leur réseau foncier et religieux. Cette donation est faite par un laïc Guilhem Calvetus en présence du commandeur Guilhem Cadellus, des frères de la chevalerie du Temple, de laïcs et d’un notaire qui authentifie l’acte.
A l’aide de l’article et du document extrait du cartulaire de l’Ordre du Temple retrouver les informations suivantes :
Sébastien Brunet Professeur relais Archives Communales de la ville d’Arles