Les enfants dans la guerre

Être un enfant entre 1939 et 1940, c’est être un enfant dans la guerre, subissant les pénuries alimentaires, étant parfois privé d’instruction. Pour les plus âgés, c’est aussi subir les camps de jeunesses et pour les jeunes adultes, le STO.

L’armistice est signé à Rethondes, en forêt de Compiègne, le 22 juin 1940. Le pays est coupé en deux zones, l’une au nord, occupée par la Wehrmacht, l’autre au sud, dite « libre » et administrée par le gouvernement français, installé à Vichy. Le 9 juillet l’assemblée nationale accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour réviser la constitution par 569 voix contre 80. Le 10 juillet le gouvernement reçoit les pleins pouvoirs législatif et exécutif. Le 12 juillet, le maréchal Pétain cumule tous les pouvoirs conformément à la nouvelle constitution ; « l’ordre nouveau » est en marche la République n’existe plus et est remplacée par un régime autoritaire. La devise de la République « Liberté égalité Fraternité » est remplacée par « Travail Famille Patrie ». La France entre dans la période de collaboration avec l’Allemagne nazie. A partir du 11 novembre 1942, la ligne de démarcation est supprimée et tout le territoire est occupé par les Allemands et ce jusqu’à la Libération.

De « l’exode » à la Libération, de nombreux Français tentent de fuir les zones de combats et de bombardements, parmi les réfugiés les enfants sont les premières victimes qu’il faut mettre à l’abri.

Le Maréchal Pétain en visite à Arles

Le Maréchal Pétain devant aller à Marseille s’arrête à Arles le mardi 3 décembre 1940 (article le journal l’Homme de Bronze du 7 décembre 1940). Le Chef de l’état, accompagné du sous-préfet De Vallières et d’un cortèges de notables, est acclamé chaleureusement par une foule d’hommes, de femmes et d’enfants place Lamartine. Une délégation de gardians (notamment l’ancien capitaine M. Perrier, remplaçant M. Durand prisonnier de guerre), de demoiselles en habit d’Arlésienne et de tambourinaires participent à cette cérémonie au cours de laquelle il reçoit, des mains d’une jeune écolière, une gerbe de fleurs. Cet accueil montre la popularité du Maréchal et surtout le culte de la personnalité qui se mettait en place grâce à un régime autoritaire et à une propagande

Voir le film du voyage du maréchal Pétain, décembre 1940 (la première minute est consacrée à sa venue à Arles)

Rationnement, pénuries alimentaires, ravitaillement, aides aux indigents

Très rapidement les pénuries alimentaires apparaissent, un ministère du ravitaillement est créé, dès 1939, pour orienter la production agricole, centraliser les produits alimentaires et les répartir équitablement entre tous les Français. Les cartes individuelles d’alimentation, délivrées par les communes, classent la population en catégories :

Pour Arles, la catégorie E correspond aux enfants de moins de 3 ans, la catégorie J à ceux de 3 à 12 ans et la catégorie A pour les 6 à 16 ans. On remarque également un classement par besoin, en fonction du travail accompli : «  se livrant à un travail de force », «  aux travaux agricoles ».

La carte individuelle d’alimentation, délivrée par les mairies, est composée de feuillets de coupons et doit obligatoirement comporter la photo du titulaire. Elle peut également servir de carte d’identité si elle est visée par le maire ou par le commissaire de police.

Les coupons sont des titres qui permettent aux personnes d’obtenir :

  • soit de leurs fournisseurs, une quantité déterminée de denrées (approvisionnement mensuel),
  • soit de la Mairie, des feuilles de tickets (approvisionnement journalier)

La feuille de coupons est semestrielle et elle comprend pour chaque mois des coupons numérotés, qui se découpent et qui portent l’indication de la catégorie du consommateur et du mois.

Les tickets sont des titres d’alimentation qui constituent la monnaie des coupons mensuels. Ils permettent aux personnes d’obtenir, chaque jour des quantités déterminées de denrées rationnées. Le tracé et la couleur des feuilles de tickets varient avec les denrées, les périodes et les catégories de consommateurs. Chaque ticket représente une quantité exprimée soit :

  • par un nombre de grammes
  • par une lettre
  • un groupe de lettres
  • un signe

Les enfants ont droit à des « cartes de lait » : les cartes rouge sont pour les 0 à 6 ans qui ont droit à trois-quart de litre par jour et les cartes bleues de 6 à 14 ans qui ont droit à un demi-litre de lait par jour. Les ayants droits doivent être déclarés par la mairie, un certificat médical visé par le médecin doit stipuler la durée du régime. Il est rappelé que les enfants malades ne bénéficient pas d’une ration plus importante. Les maires doivent faire apposer sur la carte le nom du fournisseur et le tickets n°10 de la carte d’alimentation correspondant au « lait ».

Le rationnement est très strict, un décret du Maréchal Pétain du 9 décembre 1940 interdit le gaspillage du pain. La consommation est limitée à 50 grammes par personne y compris dans les cantines et les tickets de rationnement sont systématiquement demandés pour la délivrance du pain. Les établissements contrevenant comme les restaurants, cafés et autres peuvent être fermés, les propriétaires risquent de 16 à 3 000 francs d’amende ou de 6 jours à deux mois d’emprisonnement.

Les pénuries alimentaires provoquent des difficultés pour les personnes indigentes. La délibération du 20 décembre 1941 rapporte que M. Chaffrin, adjoint délégué à l’Instruction publique, voulait que l’organisation des cantines scolaires des écoles publiques soit prise en charge par l’inspecteur de l’enseignement primaire. Ce dernier rappelle que le prix d’un repas constitué d’un potage et d’un plat substantiel est de 3,50 francs pour les « payants » et de 3 francs pour les collectivités ou œuvres qui se substituent aux parents nécessiteux pour le paiement. Trente élèves indigents sont admis pour la gratuité des repas de la cantine scolaire ; la commune d’Arles a crédité de 140 000 francs l’article 103 du budget primitif concernant «  les cantines scolaires, balayage, et nettoyage des classes », permettant le remboursement des repas aux cantinières sur la base de 3 francs par repas.

La propagande et la résistance à l’école

Les enfants sont les premières victimes de la propagande du régime de Vichy. Les écoliers doivent chanter l’hymne à la gloire du chef de l’état « Maréchal nous voilà ».

Liliane Louis, née à Arles en 1929 et habitant la villa Gillet, raconte lors d’un témoignage recueilli pour l’exposition « les enfants dans les années noires 39-45 » (mars-avril 2019, CRDA, Archives communales) que lorsqu’elle était petite, son école de fille à Trinquetaille, avait changé de nom et était devenue « école maréchal Pétain ». Elle aurait refusé d’aller sur le quai de la gare accueillir le Maréchal Pétain lors de sa visite à Arles (4 décembre 1940), sa directrice, Mlle Bouvier, l’aurait menacée d’exclusion.

La propagande de Vichy à l’école met en scène le maréchal Pétain comme un homme bienveillant et paternaliste. Le document ci-dessus est une lettre du maréchal qui remercie et félicite les enfants pour lui avoir envoyé des dessins à la période de noël 1940.

Louis Gavilla, élève de l’école primaire supérieure (ancien collège Mistral), se distingue par un acte de résistance aux Allemands en 1942. Il a volé une couverture de radiateur aux soldats allemands et s’est targué d’avoir sifflé et chanté l’hymne anglais devant eux. Cet acte, que nous pouvons aujourd’hui qualifier de résistance, le mena devant le conseil de discipline qui le renvoya définitivement de l’établissement. Les instances, obéissant au gouvernement de Vichy, révoqueront deux professeurs : Paul Biasse, qui enseignait l’histoire, et Marcel Lourdin, professeur de Lettres. » (voir l’article archives commentées « Itinéraire d’un collège arlésien »).

En avril 1942, une exposition consacrée au maréchal Pétain devait être présentée à Arles, elle ne le sera que quelques mois plus tard. Le programme : Inauguration solennelle, hommage aux dames et aux jeunes filles de la croix rouge et des groupes folkloriques, un rassemblement de la Légion, une matinée religieuse et visite par la jeunesse des écoles et des collèges. Cette exposition est un outil de propagande et son organisation met en scène toute la population y compris les corporations et comités sociaux ainsi que les œuvres charitables. Les enfants sont évidemment associés au culte du maréchal.

Le sort des enfants réfugiés

L’invasion allemande provoque, en mai-juin 1940, un exode massif de 8 millions de français, soit 20 % de la population de l’époque, voulant fuir la zone occupée .

L’ancien collège Frédéric Mistral accueille 1 400 réfugiés d’origine française et belge, en août 1940, et ce durant deux mois.

Parmi eux, de nombreux enfants qui doivent être pris en charge. Le ministère de l’intérieur, le secrétariat à la famille et à la santé ainsi que les services départementaux aux réfugiés, dépendant des préfectures, demandent le recensement des enfants séparés de leurs familles. Ces enfants sont admis temporairement dans les foyers des pupilles de l’assistance publique ou par des familles du département.

Une circulaire (n°164) du gouvernement de Vichy, du 14 octobre 1940, relative à l’admission en Suisse d’enfants victimes de la guerre (Arch. Arles, H 972) dit que l’Etat français accepte la proposition de la Suisse d’accueillir des enfants réfugiés dans des familles suisses ou des maisons de montagne. Les demandes d’inscription sont à transmettre au Secours Suisse, au centre d’accueil des réfugiés, qui les leur renverra visées par les maires des communes intéressées.

La ville d’Arles a, elle aussi, un centre d’accueil de réfugiés, régie par M. Bourouliou ; parmi eux, nombre d’enfants qui sont accueillis par les écoles de la ville. C’est le cas de l’école Emile Loubet qui accueille 13 élèves du CP au CM2, et dont le document « Etat nominatif des élèves réfugiés qui fréquentent l’école », du 12 février 1941, précise l’origine (Vosges, Alsace, Seine, Haute Vienne…).

On remarque les sommes allouées pour les fournitures scolaires. Les maires disposent d’une somme forfaitaire de 70 francs pour les enfants dont les parents bénéficient d’une allocation de réfugiés.

Le déplacement des enfants réfugiés impose une réorganisation de leur scolarité. Les dangers des bombardements aériens obligent le gouvernement à utiliser les locaux des colonies de vacances. Les enfants habitant les secteurs menacés doivent rester dans ces lieux de villégiature. Le service des réfugiés demande aux préfectures de lister les enfants hébergés et, s’ils ne sont pas originaires du secteur, ils seront considérés comme des enfants évacués et pris en charge par l’Etat (circulaire n°780-D). Le maintien de ces colonies de vacances, transformées en centres scolaires, avec salles de classes et nomination d’instituteurs, sont un moyen de les mettre à l’abri ; ce dispositif est complété par les camps scolaires existants, ainsi que le placement familial.

Albert Feldman est né en 1937, de parents juifs polonais et russes, émigrés à Marseille, avec lesquels il vit dans le quartier du Panier. Lorsque les lois sur les statut des juifs paraissent, en 1940, son oncle est arrêté et Albert est recueilli par une famille de paysans catholiques qui habite Fourques (commune du Gard près d’Arles) : Charles et Joséphine Baud, et leur fils Gaston, qui le considèreront comme un membre de leur famille. Il restera deux ans dans le mas malgré qu’une partie soit occupée par les Allemands. Aujourd’hui, une plaque commémorative honore la mémoire des justes dont fait partie la famille Baud.

« Dès 1940, à la demande de l’occupant, l’État français arrête et enferme les nomades dans des camps. En Camargue, près de 700 nomades sont enfermés dans un camp près du hameau de Saliers. Le camp de Saliers est très particulier : il ressemble à un village typique camarguais mais dans lequel la vie est déplorable, en particulier pour les enfants qui sont très nombreux : pas d’eau potable, ni d’électricité, ni de chauffage, manque de nourriture… En tout, une centaine d’enfants y resteront prisonniers entre 1942 et 1944. » (exposition « Enfants dans les années noires 39-45 », mars-avril 2019, CRDA, Archives communales).

Maurice Jauffret (ancien président de l’ACA), né en 1933 à Arles, se remémore l’été 1942 et 1943 : son père étant prisonnier de guerre, l’assistance sociale l’a placé dans un centre scolaire au lac du Bourget. Il se souvient de la discipline quasi militaire de ce camp, de l’absence d’instruction, et du menu de la cantine : pommes de terre, carottes, navets et le chantage à la crème au chocolat dont ils étaient privés s’ils n’avaient pas été obéissants.

De jeunes adultes s’impliquent dans la vie locale, parmi eux nous retrouvons des jeunes gens de 18 à 21 ans originaires de Meurthe et Moselle et des Vosges. Ils logent à l’hôtel moderne et se sont regroupés pour former une équipe de football des « réfugiés du Nord Est ». Cette équipe affrontera celle de l’ACA lors d’un match amical, au stade C. Mailhan, le dimanche 6 octobre 1940 après midi, et se terminera sur un score nul : 1 à 1.

Les enfants au travail : chantier de jeunesse et STO,

La défaite française et l’armistice du 22 juin 1940 entérinent la suppression du service militaire obligatoire en France. La dissolution de l’armée française pose alors le problème de la démobilisation des jeunes recrues incorporées. Aussi, le 4 juillet 1940, le ministre de la Guerre, Louis Colson, confie au général de La Porte du Theil le soin de prendre en charge ces éléments. Le 30 juillet 1940, les Chantiers de jeunesse sont créés et deux lois, du 18 janvier 1941, établissent un stage obligatoire de huit mois dans les « Chantiers de la jeunesse » en remplacement du service militaire.

En 1943, les Chantiers sont répartis en 52 groupements, de 1 500 à 2 000 jeunes, installés en France non occupée et en Afrique du Nord. Le commissariat général, basé à Châtel-Guyon, (Puy-de-Dôme) au Splendid Hôtel, coordonne les commissariats régionaux. Chaque commissariat régional supervise une école de cadres et 8 à 10 groupements, assimilables à des régiments, de 1 500 à 2 200 hommes. Chaque groupement est divisé en 6 à 12 groupes, semblables à des compagnies, de 150 à 200 hommes chacune. Les groupes sont eux-mêmes divisés en équipes.

Deux circulaires, du 10 et du 19 mars 1941, émanent du Haut secrétariat d’état de l’Instruction Publique et à la Jeunesse, s’adressent aux directeurs du service des réfugiés des Bouches-du-Rhône en rappelant que les jeunes réfugiés dépendent de leur services. Le commissariat général au chantier de la jeunesse évoque un « très grand nombre de jeunes gens réfugiés encore inoccupés, il y a là l’occasion de reclassement et d’utilisation fructueuse de leur « temps libre » […]

Ces jeunes réfugiés, du détachement du Groupe 14 des chantiers de la jeunesse, commandé par le commissaire assistant Fleury et détaché dans la commune d’Arles, sont employés notamment pour les vendanges. De nombreux certificats attestent de l’efficacité de ces jeunes gens et la satisfaction des propriétaires viticulteurs, notamment dans une lettre du Maire d’Arles du 6 octobre 1943. On retrouve plusieurs groupes originaires des Vosges, de Côte d’Or, de la Meurthe et Moselle  et de la haute Saône.

C’est en 1942 que le Service du Travail Obligatoire (S.T.O) est créé à la demande des autorités allemandes qui ont besoin d’une main-d’œuvre importante. Pierre Laval, revenu à la tête du gouvernement le 18 avril 1942, doit fournir 350 000 hommes. Un compromis est trouvé et 150 000 hommes partiront contre 50 000 prisonniers de guerre rendus à leur foyers. Le STO est créé pour les classes 1920, 1921 et 1922. Des sanctions sont prévues pour les réfractaires et de nombreux jeunes gens préfèreront rejoindre les maquis de la Résistance. L’Allemagne réclame 1 million de travailleurs en 1944, notamment les femmes sans enfants, de 18 à 45 ans, et les hommes, de 16 à 60 ans.

De nombreux anciens élèves du collège Mistral sont réquisitionnés pour le service du travail obligatoire en vigueur dès 1942.

Se protéger des bombardements : La défense passive

La défense passive est une organisation de protection de la population supervisée, pour la ville d’Arles, par le Colonel Granet, directeur de la défense passive, et M. Rey ingénieur principal du service vicinal. L’agglomération est divisée en 9 secteurs, ayant chacun plusieurs chefs de quartier qui ont la responsabilité, en cas d’alertes de bombardements aériens, de veiller à ce que les habitants se réfugient dans les abris.

D’après un arrêté ministériel, découlant du décret du 29 juillet 1938 de défense passive du territoire contre les bombardements aériens de 1939 (Arch. Arles, H241), les éclairages publics ainsi que les éclairages des maisons sont interdits durant la nuit, pour ne pas être repérés et faciliter les bombardements.

Dans un rapport d’alerte du 2 juin 1940 (Arch. Arles, H247, DP n°4), on peut lire que certains Arlésiens indisciplinés ne tiennent pas compte des alertes. Les lumières ne sont pas éteintes durant la nuit, et en journée, certains commerçants laissent leurs magasins ouverts tandis que des cyclistes continuent leur chemin sans même être inquiétés. Les chefs de secteurs sont obligés d’être accompagnés par la police pour faire respecter les consignes et obliger les récalcitrants à s’abriter dans les lieux prévus à cet effet.

Ces abris sont des caves de maisons particulières (500 : 5 000 personnes), des tranchées, des sous-sols notamment celui des Arènes pouvant contenir 3 000 personnes et du Forum romain (1 000 personnes), tunnel P.L.M (500 personnes) et on compte 700 mètres de tranchées.

Défense passive : abris au lycée Pasquet de juin 1940

Dans ce contexte, les écoles sont aussi menacées et les directeurs des établissements demandent la réfection des abris pour protéger leurs élèves. Des rapports et des documents montrent que, dès 1940, le directeur de l’école de la Roquette demande la réfection des tranchées de l’école de garçons (Arch. Arles, H 244). Le directeur de l’école départementale des métiers Louis Pasquet, a demandé la réfection des tranchées autour de son établissement au directeur de la défense passive qui ne lui a pas répondu. Il lui demande alors, dans une lettre du 10 juin 1940, de réserver 60 places dans le sous-sol du Forum romain.

Dégâts dans les écoles et reconstruction à la Libération

Le 17 juillet 1944, les alliés bombardent la ville d’Arles, comme on peut le voir sur la photographie. Les avions, au nombre de 40 à 50, ont lâché une centaine de bombes sur la commune comme l’indique le rapport. Ces bombardements accompagnent les débarquements alliés de juin 1944, en Normandie, et précèdent celui de Provence, en août 1944, pour libérer la France.

Les bombardements du 17 juillet ainsi que du 6 août 1944 provoquent de sérieux dégâts, comme l’attestent les documents ci-dessus. De nombreux bâtiments sont détruits : on dénombre plus de 700 immeubles détruits ou endommagés. Parmi ces bâtiments, de nombreuses écoles des différents quartiers d’Arles, proches du centre ville comme La Roquette et Trinquetaille, mais aussi celles de Raphèle ou Saliers. Le pont de la ligne de chemin de fer d’Arles à Lunel est détruit par les bombardiers alliés, afin de couper toute communication et éviter l’acheminement de renforts ennemis.

Dans les locaux de l’ancien collège Mistral, il faut déblayer les décombres et, parmi les élèves, une jeune fille, Camille Magnoni, se porte volontaire pour le déminage. (Voir article archives commentées  « Itinéraire d’un collège arlésien »).

Parmi ces écoles, l’école Portagnel sera en partie reconstruite, notamment la toiture et les fenêtres comme le montrent les factures des entrepreneurs M. Mastrantuono et M. Bernard.

Dès 1945 commence la reconstruction des bâtiments détruits par les bombardements et l’occupation des locaux par les différentes armées, mais ce travail sera long. Les archives attestent des difficultés liées à l’ampleur de la tâche ; reconstruire les écoles, organiser le retour des instituteurs, distribuer des fournitures scolaires et organiser la distribution de repas à la cantine, dans une période où les restrictions alimentaires seront prolongées de nombreuses années après la fin de la guerre. Il faudra tout reconstruire.

Pour aller plus loin :

Être enfant dans la guerre est difficilement imaginable pour des élèves d’aujourd’hui. Nous avons montré que l’enfance sous l’Occupation est une enfance volée. Séparés de leurs parents, privés d’instruction, privés de nourriture, victime de propagande, enrôlés dans les milices au service d’un régime autoritaire, envoyés au STO, déportés, leur destin est le reflet des violences et de la cruauté de la guerre.

Aujourd’hui, l’actualité montre des enfants victimes de guerre, et certains sont contraints de quitter leur pays d’origine pour échapper aux conflits et aux combats.

Cette année 2019 nous fêtons le trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), socle de l’action de l’Unicef, et nous voyons que le sort des enfants victimes de guerre est toujours une préoccupation et que leurs droits ne sont pas toujours respectés.

Piste pédagogiques possibles :

École primaire : Cycle 3 Classe de CM2. La violence du XXe siècle : les deux conflits Mondiaux, Connaître les principales caractéristiques de la France occupée.

Collège : Cycle 4 Classe de troisième, La France défaite et occupée, régime de Vichy, collaboration, Résistance

Thèmes possibles :

Cycle 3/4 En histoire /EMC , étudier le sort des enfants dans la deuxième guerre mondiale et la France de Vichy puis faire lien avec la Convention internationale des droits de l’enfant
en EMC.

Sébastien Brunet professeur chargé de Mission par la Délégation Académique à l’Action Artistique et Culturelle auprès du service éducatif des archives communales de la ville d’Arles