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Le 11 novembre est une date qui a une double signification dans la mémoire nationale.
C’est d’abord le 11 novembre 1918, date d’un armistice qui met fin à la « Grande Guerre ». La grande majorité des familles françaises a été affectée par le deuil. Les tranchées ont fait se rencontrer des hommes de toutes races et de toutes religions, les soldats venus des colonies se sont battus aux côtés des métropolitains sous le drapeau tricolore.
En France, l’armistice fait débat. Le président de la République, Raymond Poincaré, et le Général Philippe Pétain voudraient profiter de l’avantage militaire pour chasser les allemands de Belgique et envahir l’Allemagne alors que le chef du gouvernement, Georges Clémenceau, et le Général Foch préfèrent arrêter le conflit rapidement ne pensant pas que l’armée française soit capable de se battre encore longtemps.
L’armistice est signé dans le wagon spécial du généralissime Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne, le 11 novembre à 5h15 du matin.
Cet armistice fut ressenti comme un immense espoir par les contemporains car il mettait fin à cette guerre qu’ils espéraient être la « der des der ». Pourtant vingt ans plus tard les Européens se laissent entraîner dans un nouveau conflit.
Aujourd’hui de nombreuses interrogations apparaissent dans l’opinion publique et le monde politique :
Après la mort du dernier «poilu», que peuvent encore signifier la commémoration de l’Armistice du 11 novembre et les cérémonies rituelles devant les monuments aux morts ?
Faut-il les supprimer comme nous y invitent les Allemands, désireux de promouvoir le 9 novembre comme Fête commune de l’Europe ?
Faut-il les remplacer par une cérémonie du souvenir en l’honneur de tous les morts des guerres passées ?
Chaque année, depuis 90 ans, les Français de tous âges et de toutes opinions se remémorent le 11 novembre ; le rituel, qui peut apparaître un peu désuet, a la vertu de rappeler à chacun, notamment aux plus jeunes, que la paix et la prospérité sont des biens précaires qui ne peuvent être conservés qu’au prix de la cohésion nationale.
À défaut de «poilus», les cérémonies du 11 novembre réunissent désormais devant les monuments aux morts des vétérans de la Seconde Guerre mondiale ou même de la guerre d’Algérie.
Le 11 novembre 1942 est le jour de l’occupation de la « zone libre ». Hitler déclenche l’opération « Attila ». Pour répondre au débarquement anglo-américainen Afrique du Nord, l’armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la France dite« libre »depuis l’armistice de 1940.
À Toulon, la flotte française se sabordesur ordre de l’amiral Jean de Laborde pour échapper aux Allemands. À Vichy, le gouvernement du maréchal Pétain et de Pierre Lavalest placé sous le contrôle direct de l’occupant.
Le 11 novembre 1942 à 17h, le général De Gaulle prend la parole devant les Français de Grande-Bretagne dans l’immense salle de concert londonienne de l’Albert Hall. Ce discours intervient dans un contexte dramatique. Le 8 novembre, les forces anglo-américaines ont débarqué en Algérie et au Maroc. Le chef de la France combattante, tenu à l’écart de l’opération, a appelé à la radio les Français d’Afrique du Nord à se joindre aux Alliés. Alors que les troupes allemandes approchent de Marseille, l’amiral Darlan a ordonné un cessez-le-feu étendu à toute l’Afrique du Nord. C’est une nouvelle crise pour la France combattante, le général de Gaulle en appelle à la Résistance intérieure. Le discours du 11 novembre 1942est le préambule de ces très difficiles semaines.
Ces deux dates font partie de l’histoire commune de la France et de l’Allemagne. Depuis, le traité de 1963 entre de Gaulle et Adenauer, ainsi que la poignée de main Mitterrand-Kohl, ont scellé la réconciliation entre l’Allemagne et la France. De l’autre côté du Rhin, beaucoup d’Allemands nous demandent et souhaiteraient remplacer la commémoration du 11 novembre par une Fête de l’Europe qui se tiendrait le 9 novembre.
Cela pose le problème de la commémoration et la multiplication des journées dédiées à certains évènements du passé. Il faut rappeler que l’on ne peut pas tout commémorer de la même façon. Il nous faut faire preuve de pédagogie face à nos élèves pour éviter la confusion et privilégier le devoir d’histoire et de mémoire, dans la perspective du Centenaire de 1914 et du 70ème anniversaire de 1945.
Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1942 la ville d’Arles est envahie par les troupes Allemandes. Un régiment de « Panzerdivisionen » de deux mille hommes, commandé par le Rittmeister Nüogen, réquisitionne de nombreux bâtiments, lieux et monuments de la commune d’Arles. En 1952, Pierre du Lac, maire d’Arles (1940-1944), raconte cette occupation qui dura jusqu’au 23 Août 1944. Il précise les moyens employés par les Allemands et les lieux investis.
La sous préfecture d’Arles édite un bulletin mensuel d’information et de propagande en faveur du Maréchal Pétain et de la « Révolution nationale ».
Ce thème permet de s’interroger sur l’intérêt des témoignages, des informations qu’ils nous livrent et l’intention de ses auteurs. Le rapport oral de 1952 de Pierre du Lac peut être utilisé pour connaître la situation de la ville d’Arles du 11 novembre 1942 jusqu’au 23 août 1944.
Classe de troisième : Histoire
Guerres mondiales et régimes totalitaires
Thème 3 – La Seconde guerre mondiale, une guerre d’anéantissement (1939-1945)
Classe de première : Histoire
Thème 2 – La guerre au XXème siècle
Question : Guerres mondiales et espoirs de paix
Document 1 : Rapport oral de Pierre du Lac en 1952 concernant l’occupation d’Arles par les troupes allemandes de 1942 à 1944 (H261)
Autour d’un questionnaire les élèves peuvent relever les éléments montrant que la ville d’Arles est en zone occupée et les conséquences que cela comporte.
Document 2 : Bulletin mensuel d’information et de propagande n° 22 décembre 1942 de la sous préfecture d’Arles.
Sébastien Brunet Professeur relais Archives Communales de la ville d’Arles