Culture / Patrimoine

Emilie Frèche : c’est à Arles et dans les livres que je me sens chez moi

Femme de lettres, scénariste, Emilie Frèche est à l’affiche d’Arles se livre, manifestation littéraire organisée par la Ville et l’ensemble des acteurs du livre arlésiens, du 23 au 25 février. Régulièrement publiée chez Actes Sud, auteure des « Amants du Lutétia », ouvrage remarqué de la rentrée littéraire 2023 et sélectionné pour le prix Goncourt et le Goncourt des lycéens, elle est aussi Arlésienne d’adoption. Interview.

Publié par elaurent le


Vous participez ce week-end à la manifestation Arles se livre, c’est important pour vous d’être présente dans ce genre de manifestation ?
Oui je suis très honorée que l’on m’ait invitée, d’autant que je suis arlésienne depuis vingt ans et que c’est à Arles et dans les livres que je me sens chez moi. Je trouve que c’est intelligent de programmer cette manifestation en février, un mois d’habitude plutôt creux. J’apprécie beaucoup, en tant qu’arlésienne, ces manifestations hors saisons, qui tendent à se développer.

Comment allez-vous vivre cette manifestation ?
Je participe à la soirée littéraire du vendredi, serai présente au salon du samedi et je vais lire un extrait d’Ecrire de Marguerite Duras à 18h30 à la librairie des Livres anciens Gilles Barbero. Un livre que j’aime beaucoup et qui m’aide dans les moments difficiles. Et puis je vais rencontrer et découvrir d’autres auteurs, me rendre dans les différents lieux pour effectuer le parcours littéraire proposé par cette édition.

Que vous apporte le contact avec le public ?
C’est émouvant, intéressant, bousculant de voir comment mes textes sont reçus et cette interaction peut susciter de nouveaux sujets d’écriture. On passe beaucoup de temps seul avec son sujet et lorsque l’on se confronte au public, c’est un moment important. Il y a tellement de productions, les lecteurs ont besoin de plus aujourd’hui, d’un contact. Ils sont intéressés par le cheminement de l’écrivain, son processus d’écriture, ses « petites recettes ». Parce que beaucoup de lecteurs écrivent, eux aussi.

Quels sont vos liens avec Arles ?
Je suis tombée amoureuse de cette ville, il y a vingt ans. J’étais en Camargue, je montais à cheval et soudain j’ai eu envie d’acheter ma maison, bien que je n’y ai aucune racine. J’aime Arles pour son mode de vie, son rapport au temps, à l’esthétisme, à la lumière. J’écris partout, mais c’est ici que je me sens chez moi. J’y viens dès que je peux.

Pensez-vous qu’Arles pourrait servir de cadre ou de décor à l’un de vos romans ?
Justement, c’est le cadre du film que je viens d’écrire. C’est un film sur l’avortement, qui se passe entre Salin et Arles. Une histoire secrète, vécue par une saunière. Il sera tourné en septembre.