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Culture / Patrimoine, Personnalités
Publié par Marie-Pierre Garrabos le
En mai dernier, elle se tenait encore au premier rang pour découvrir la grande exposition “Van Gogh et les étoiles” organisée à la fondation Vincent Van Gogh-Arles. Avec ce regard vif et un sourire qui ne manquait pas de fierté, comme pour rappeler qu’une fondation Van Gogh à Arles, c’était son idée. En 1983, elle avait en effet demandé à de grands artistes contemporains d’imaginer une oeuvre inspirée de Van Gogh et de l’exposer à Arles. Seulement armée de son audace, elle avait frappé à la porte des plus grands, comme Francis Bacon, et réussi le pari de faire revivre le peintre néerlandais à Arles.
L’anecdote suffit à comprendre qui était Yolande Clergue, née Wartel en 1929 à Paris, et qui vient de s’éteindre à Arles, sa ville de cœur. Jeune fille de bonne famille, elle aurait pu faire un “beau mariage”. Mais invitée à Arles par une amie, elle rencontre le jeune Lucien Clergue, à la librairie du Palais. Des années après, elle se souvenait de sa dégaine, “une mauvaise casquette, des dents mal alignées“, mais aussi de l’impression qu’il lui fit : “Lucien, c’était un diamant ! Il avait une puissance créatrice qui venait du fond des âges.” L’Arlésien et la jeune Parisienne se marient en 1963 et donnent naissance à deux filles, Anne et Olivia. Leurs amis s’appellent Cocteau, Picasso, le sculpteur Jean Tinguely ou le poète Saint-John Perse. Yolande accompagne Lucien, infatigable créateur, dans toutes ses aventures professionnelles, dont certaines contribuent toujours aujourd’hui au rayonnement d’Arles : la création d’un département consacré à la photo au musée Réattu et surtout, Les Rencontres de la photographie, premier festival de photographie contemporaine. Là, c’est elle qui accueille, régale autour de grandes tablées les plus grands photographes dans leur maison de l’Hauture. Discrète mais indispensable.
Si Luc Hoffmann a repris en main les destinées de la fondation Van Gogh en 2008, Yolande Clergue ne s’est jamais arrêtée, toujours en première ligne pour défendre l’œuvre et le nom de son mari, décédé en 2014. En 2019, elle dévoilait une plaque sur le mur de leur maison, en 2022, elle participait à l’hommage qui lui était rendu à l’Ecole nationale supérieure de la photographie, dont il fut un des créateurs en 1982. Et elle ne manquait aucun vernissage de la fondation Van Gogh, silhouette de plus en plus frêle, mais le regard toujours curieux.
Les obsèques de Yolande Clergue seront célébrées à Saint-Trophime, le lundi 23 septembre à 15h30. Elle sera inhumée, dans l’intimité, au cimetière de Meung-sur-Loire, le 25 septembre.
Photo de une : Yolande Clergue assistait au vernissage de l’exposition “Van Gogh et les étoiles” à la fondation Vincent Van Gogh-Arles, le 31 mai dernier. Romain Boutillier/ville d’Arles.