Vie locale

Luma Arles, saison II : un programme résolument ouvert sur le monde

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


Après l’ouverture en juin 2021 et l’accueil de près de 400 000 visiteurs, Luma Arles présente son deuxième grand programme d’expositions, toujours à la croisée des disciplines et toujours au coeur des grandes questions de société.

Saisissante. Puissante. L’oeuvre de l’artiste américain Arthur Jafa qui est présentée à la Mécanique Générale et dans la Grande Halle du Parc des Ateliers depuis le 15 avril, s’impose avec force dans les mémoires. Et ne laisse pas indifférent. Il s’agit de la première grande exposition consacrée en France à cet artiste, figure majeure de de la scène contemporaine mondiale. Certaines de ses oeuvres les plus emblématiques sont présentes et témoignent de la condition des afro-américains à travers les époques et des regards contradictoires, parfois admiratifs, souvent dévalorisants portés sur la culture noire. L’esclavage, l’industrialisation, la culture, les violences sont évoquées à travers des installations, des photos, des vidéos. Celle qui est diffusée sur un écran géant dans la Grande Halle résonne comme une allégorie universelle, sur la fin d’une civilisation.

Les thèmes qu’aborde Arthur Jafa sont autant d’interrogations sur l’homme et sa place dans le monde. Ce sont aussi les grandes questions qui irriguent le nouveau programme présenté à Luma Arles, qui permet de redécouvrir l’espace des expositions sous un nouveau jour. Ainsi, la collection Maja Hoffmann/LUMA s’enrichit d »oeuvres d’artistes comme Cärsten Oller (qui a conçu le toboggan installé dans la tour), Olafur Eliasson, Laura Owens. On y voit aussi le film 3D, envoûtant, de Cyprien Gaillard ou encore la projection video de Rachel Rose.

Dans le bâtiment Les Forges, on découvre, pour la première fois en France également, un exposition majeure consacrée à Sky Hopinka, cinéaste, photographe et poète amérindien, membre de la nation Ho-Chunk du Wisconsin. Il offre une vision à la fois très personnelle et universelle de la culture amérindienne. A travers des archives personnelles, des entretiens, des carnets de voyage, des créations videos, il met en avant l’idée de résistance et de transmission pour éviter la disparition d’une langue, de savoirs, de traditions. Autant de raisons de (re)tourner au Parc des Ateliers, qui offre son cadre étonnant à ces réflexions sur l’évolution du monde.

Luma Arles, parc des Ateliers, 35 avenue Victor-Hugo. Tour et expositions ouvertes du mercredi au lundi de 10h à 18h. Accès gratuit sur réservation. luma.org/arles

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