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Culture / Patrimoine
Publié par Romain Vauzelle le
Il était le plus Arlésien des photographes parisiens. Le Musée Réattu rend hommage à Jean-Claude Gautrand à travers l’exposition “Libres expressions”, inscrite au programme des Rencontres d’Arles, dont il fut l’un des pionniers. “La couleur tue le mystère” pensait-il. Les 350 photos exposées étayent son propos : le noir et blanc décuple leur force, transcende leur émotion. Elles sont le résultat de six décennies de balade dans Paris, mais aussi dans le Nord, en Espagne ou en Camargue. Un travail à la fois artistique et militant, témoignant de la démolition des Pavillons Baltard, de l’abandon des corons, de la pollution des boues rouges ou de l’engloutissement d’un village sous l’eau d’un barrage dans le Limousin.
Des séries de clichés “comme autant de coups de colère” glisse son épouse Josette Gautrand, qui s’improvisait assistante quand une scène tapait subitement dans l’œil de l’artiste. A ses yeux, la photographie était une gardienne de la mémoire. Celle des choses végétales ou minérales, mais aussi celle des époques. Son travail sur les vestiges glaçants de la Seconde guerre mondiale en est un exemple. Là, comme ailleurs, le talent de Jean-Claude Gautrand est de déceler la beauté graphique de paysages sinistres. C’est la grande force de “Libres expressions”, à découvrir à partir du samedi 29 juin et jusqu’au 6 octobre 2024.
Toutes les infos sur le site de Musée Réattu
Les photos du vernissage sur la photothèque de la Ville d’Arles