Histoire, Quartiers / Villages

Arles se souvient des harkis

Le village de Mas-Thibert a accueilli, ce 25 septembre 2024, la cérémonie de la Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de l'armée française durant la guerre d'Algérie.

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


L’émotion est toujours vive, le 25 septembre à Mas-Thibert, quand se déroule la cérémonie pour la Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des forces supplétives qui ont combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Sans doute parce qu’ici, le destin des harkis a forgé une partie de l’histoire du village. En présence du maire d’Arles, Patrick de Carolis, de députés des Bouches-du-Rhône et d’élus, de représentants des associations d’anciens combattants, du président de l’Arapa, des membres de la famille du Bachaga Boualam et d’anciens harkis et leurs familles, Marie-Pervenche Plaza, sous-préfète, représentant le préfet des Bouches-du-Rhône, a lu le message du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Il y évoque le destin tragique de ces combattants engagés sous le drapeau français, “qui ont payé cher leur choix de servir la France.

Il est toujours important de se souvenir qu’à Mas-Thibert, fut monté, à la va-vite, un camp destiné à accueillir les harkis et leurs familles qui fuyaient l’Algérie après la proclamation de l’indépendance. Cela devait être provisoire, mais plus de cent familles y vécurent de 1965 à 1984. Le message du ministre des Armées, évoque d’ailleurs ces camps : “Les conditions de leur accueil ne furent dignes ni de l’histoire et des valeurs de la France, ni de la bravoure de ces soldats qui avaient combattu pour nos couleurs. Beaucoup furent dirigés vers des camps ou dans des hameaux de forestage, dans des conditions d’accueil indignes“. Aujourd’hui, sur le site où se dressaient ces baraquements de fortune, géré par l’Arapa, Association des rapatriés et de leurs amis du Pays d’Arles, une gerbe a été déposée devant la stèle commémorative. Deux oliviers y ont été plantés il y a deux ans, le 25 septembre 2022, et symbolisent l’intérêt que la ville d’Arles porte à la communauté harkie.

photo : Kader Guelfout, président de l’Arapa (au centre) et deux anciens harkis. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.

Un second hommage a été rendu, toujours avant la cérémonie officielle, sur la tombe du bachaga Boualam dans le cimetière de la commune. Vice-président de l’Assemblée nationale de 1958 à 1962, Saïd Boualam s’était installé en 1962 à Mas-Thibert, avec des membres de sa famille. Il y a vécu jusqu’à son décès en 1982.

Toutes les photos de la cérémonie pour la Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie.