Quartiers / Villages, Urbanisme / Travaux, Vie locale
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Quartiers / Villages, Solidarité, Vie locale
Publié par Romain Vauzelle le
Le 15 octobre 2019, 183 maisons étaient balayées par une tornade. Aujourd’hui, le quartier a retrouvé son allure, mais quelques sinistrés parmi les plus durement touchés n’ont pas encore regagné leur logement, toujours en chantier.
Il était environ 4h30, ce 15 octobre 2019. Des vents soufflant à 200km/h balayaient le quartier de Pont-de-Crau, de la RN113 au début de la route de coste-basse, en passant par le camping L’Arlésienne et le lotissement Vert Village. Le bilan humain est miraculeux, avec seulement cinq blessés légers. Le bilan matériel est douloureux, avec 183 maisons touchées, dont une trentaine dévastée. Toitures arrachées, fenêtres soufflées, voitures détruites, arbres déracinés, jardins retournés.
Un an après, l’immense majorité des dégâts a été réparée. Les bâches ont laissé place à des tuiles toutes neuves, les portails se sont redressés, les façades ont été repeintes. Le quartier a retrouvé depuis plusieurs mois son allure paisible et coquette. Mais en retrait des grands axes, dans les zones les plus durement frappées, les chantiers sont encore en cours, ou débutent à peine. Dans la rue Maurice Molinetti, cachée au fond du lotissement Vert Village, les allées et venues des engins de chantier sont incessantes. Jean et sa fille débarrassent les gravats qui jonchent encore le salon. Il y a un an, la tornade a soufflé toute leur maison. « Les travaux ne commencent que maintenant (mi-septembre, Ndlr), parce que notre assurance a mis dix mois à nous rembourser. C’est ce qui m’a le plus blessé. Mais on est vivants, c’est l’essentiel. » Jean craint de ne pas pouvoir retrouver sa maison avant la fin de l’année. Son voisin, Lahcen, espère se réinstaller rue Molinetti fin oc-tobre. « Cela restera un très mauvais souvenir, avec beaucoup de galères, mais ça fait partie de la vie, témoigne-t-il. Maintenant, il nous tarde de rentrer à la maison, surtout les enfants. » Au camping l’Arlésienne, on se souvient de cette nuit où un tiers des mobil-home se sont effondrés comme des châteaux de cartes. Du sifflement des bouteilles de gaz, de la découverte de l’ampleur des dégâts quand le jour s’est levé, de la recherche d’éventuelles victimes sous les décombres. Puis il a fallu se retrousser les manches pour tout reconstruire, avec un sentiment d’abandon. « Juste après la catastrophe, c’est une ruche. Ensuite, on se retrouve un peu seuls » déplore le patron.
Il espérait rouvrir fin juin, mais la crise sanitaire a retardé les travaux. Les premiers vacanciers étaient attendus fin septembre. « Vu le contexte on sait qu’on n’aura pas grand monde, mais on veut reprendre au plus vite, pour enfin tourner la page » dit-il. Beaucoup d’autres sinistrés, plus épargnés, ont rapidement retrouvé une vie normale. « Le 15 octobre, je me suis réveillée en sursaut avec un trou dans le toit, raconte une riveraine, à l’entrée de Vert Village. L’après-midi même, tout était réparé. Mais la tornade a marqué le quartier pour longtemps. »