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« Toutes les arènes en rêvaient, Arles l’a fait. » La phrase de Jean-Baptiste Jalabert n’est pas qu’une formule. Réunir Alejandro Talavante et Andrés Roca Rey pour un mano a mano en habit goyesque, c’est signer l’affiche parfaite. Le premier, artiste génial, n’a pas fait un seul paseo depuis 2018 et un tweet laconique annonçant qu’il arrêtait sa carrière. Toute la planète taurine attend son retour à Arles, d’autant qu’il ne se produira nulle part ailleurs
cette année. Le second, torero surdoué, est l’actuel numéro 1 du circuit. Ils sont au paseo ce samedi 11 septembre, à 17 heures. Portrait croisé.
L’AUTODIDACTE ET LE SURDOUÉ
Alejandro Talavante est né en Espagne il y a 33 ans dans une famille sans lien avec la planète taurine. Tout le contraire du Péruvien Andrés Roca Rey, 24 ans, petit-fils du directeur des arènes de Lima, neveu et petit-frère de torero, et destiné à le devenir à son tour. L’Espagnol, lui, a eu la révélation en assistant à une corrida à l’âge de 10 ans. « Avant je voulais devenir footballeur, après je voulais être José Tomas » raconte-t-il. Talavante et Roca Rey ont en revanche en commun une ascension fulgurante. Dès leur première saison de matador, ils ont triomphé dans toutes les grandes arènes du monde, faisant ainsi une entrée fracassante dans le « gotha » de la profession.
L’ORFÈVRE ET L’OURAGAN
Un courage hors norme : c’est ce qui réunit Talavante et Roca Rey. Ils provoquent le toro dans les terrains les plus dangereux, le font passer au plus près de leur corps sans corriger leur position. C’est ainsi qu’ils créent l’émotion. Mais leurs tauromachies restent bien distinctes. Talavante est un esthète, un créatif, un original qui aime surprendre, comme lorsqu’il s’est mis à chanter en toréant, en pleine corrida télévisée. Talavante est un orfèvre, Roca Rey un ouragan. Plus jeune, plus fougueux, plus casse-cou, le Péruvien s’est fait une place au sommet avec une tauromachie spectaculaire, haletante, mais jamais vulgaire ni surfaite.
MANNEQUINS ET INSTAGRAMEURS
Star à 18 ans, idole absolue dans son pays, Roca Rey a accueilli le succès avec une maturité et une modestie qui
impressionnent encore. Pas moins de 20 personnes travaillent pour lui, notamment pour soigner sa communication. Son compte Instagram (174 000 suiveurs) est bien rôdé, tout comme celui de Talavante (106 000 suiveurs). Les deux hommes ont une gueule, posent sur papier glacé pour plusieurs marques, mais chacun cultive une image différente. Roca Rey celle du gendre idéal, Talavante celle de l’artiste torturé, fantasque et mystérieux. « People » aussi, lui l’ex-mari d’une Miss Mexico et grand ami de Sergio Ramos, monument du foot espagnol.