Santé / Prévention
Le maire d’Arles accueille les nouveaux internes en médecine du pays d’Arles
Publié le
Histoire
Publié par Marie-Pierre Garrabos le
Le camp n’existe plus mais la mémoire perdure. La cérémonie d’hommage aux membres de la communauté gitane internés au camp de Saliers s’est déroulée ce 23 mai 2024, devant le monument conçu par le sculpteur arlésien Jean-Claude Guerri et érigé sur la route D37, en face de l’emplacement des baraquements, construits en 1942. L’émotion était vive et le message clair : se souvenir aujourd’hui des 700 personnes, hommes, femmes et enfants, des familles entières parfois, internés là entre 1942 et 1944, c’est aussi agir pour que cela ne se reproduise pas. “Sous une forme ou une autre, les gitans sont encore aujourd’hui victimes d’ostracisme, ont rappelé Sylvie Debart, de l’Association nationale des Gens du voyage citoyens et Yoann Sallès, président du Comité des Tsiganes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour les écouter, des descendants des victimes, le président du Centre de la Résistance et de la Déportation d’Arles et les élus, Jean-Michel Jalabert, premier adjoint, Mandy Graillon, également conseillère départementale, Guy Rouvière, Pierre Raviol. Des descendants du marquis Folco de Baroncelli également, qui se sont dits “fiers d’être là, à côté de nos amis gitans.” Ils ont rappelé que leur illustre arrière-grand-père, considéré comme le premier promoteur de la Camargue, s’est battu pour maintenir le pèlerinage gitan aux Saintes-Maries de la Mer.
Alors que le petit-neveu de deux déportées empoignait sa guitare pour interpréter une chanson en hommage à ces victimes, les représentants des associations et des familles ont martelé un message de paix : “restons unis autour des valeurs de fraternité. Nous ne demandons qu’un peu de reconnaissance.”
Après le dépôt des gerbes devant le monument, tous se sont rendus devant l’entrée de l’ancien camp, marquée d’une simple stèle en pierre. Le camp a été détruit, après avoir abrité le tournage du film “Le salaire de la peur” en 1951. Mais les récits des descendants des internés ont suffi à évoquer la dureté des conditions de vie dans ces baraquements, plantés au milieu d’un marécage. Boue, chaleur intense ou froid extrême, rats, parasites, malnutrition… Plus de vingt personnes y sont mortes, dont six enfants. Ils ne sont pas oubliés.