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Culture / Patrimoine
Publié par Marie-Pierre Garrabos le
Peindre sur un rideau en voilage, un morceau de nappe, utiliser les produits chimiques des laboratoires photo comme pigments, traiter la peinture comme une photo en faisant apparaître une trame… Sigmar Polke, né en ex-Allemagne de l’Est en 1941, a dès ses premiers gestes de création, voulu bousculer l’académisme et les conventions. Formats, supports, media… il cherche, triture, observe le monde et les sociétés. La fondation Vincent van Gogh, lui consacre une très grande exposition, avec la présentation de plus de soixante oeuvres, dont certaines jamais encore montrées au public.
Tout essayer, tout expérimenter, faire preuve d’une grande liberté, c’est notamment ce qui lie l’artiste à Van Gogh. Ils partagent également un même intérêt pour un motif, la pomme de terre, qui symbolise, pour Polke, son attrait pour la culture populaire et incarne, pour Van Gogh, le labeur paysan, le repas des pauvres. La Fondation expose d’ailleurs Paysan et paysanne plantant des pommes de terre et Panier de pommes de terre, deux oeuvres originales de van Gogh.
A travers les oeuvres, le regard porté par l’artiste sur son temps, mais aussi des photos, des films, l’exposition réussit aussi à faire découvrir la personnalité de Sigmar Polke. “Il était drôle, et c’était un ami formidable” confie Bice Curiger, qui signe-là sa dernière exposition en tant que directrice artistique de la Fondation. “Quand je l’ai rencontré, j’étais étudiante et il m’a ouvert les yeux sur l’art.” Si elle a choisi comme titre “Sous les pavés, la terre”, c’est bien sûr une référence aux événements de Mai 68 et plus largement, à ces années 70 où la créativité se libère. Mais Polke ne cessa jamais d’affirmer cette quête de liberté et de créer. Ainsi, une vidéo, réalisée par Bice Curiger, montre comment il a réalisé des vitraux pour la cathédrale Grossmünster de Zurich, quelques mois avant sa mort, en 2010.S’il s’inspire d’images bibliques anciennes, il les conçoit à partir de combinaisons de pierres précieuses. Le résultat nous laisse éblouis et illsutre ces mots de Bice Curiger : “l’art est un espace où le regard se confronte toujours à l’inédit.”
A partir du 21 mars, la Fondation accueillera deux oeuvres majeures de Sigmar Polke (exposées actuellement au musée du Prado à Madrid), Paganini et une oeuvre issue de la série sur la Révolution française. Aussi, si vous achetez un billet d’ici là, conservez-le : vous pourrez accéder une deuxième fois à l’exposition pour y voir ces oeuvres. Exposition présentée jusqu’au 26 octobre 2025. https://www.fondation-vincentvangogh-arles.org/exposition/sigmar-polke-sous-les-paves-la-terre/