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La villa Benkemoun s’ouvre aux enfants de l’école Emile-Loubet

La villa Benkemoun, labellisée patrimoine du XXème siècle, fête cette année ses 50 ans. Ses propriétaires ont souhaité associer à cette célébration les enfants de l'école Emile-Loubet, conçue par le même architecte, Emile Sala.

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


“J’aimerais tellement habiter dans cette maison !” soupire Clément, 7 ans. Avec sa classe de CP de l’école Emile-Loubet, il visite la villa Benkemoun, un des fleurons arlésiens de l’architecture du XXème siècle. Emile Sala, l’architecte qui a conçu cette demeure audacieuse en 1974, a également dessiné leur école. ” C’était le trait d’union parfait pour inviter les enfants de l’école à participer au cinquantenaire de la villa que nous célébrons cette année” explique Brigitte Benkemoun, la propriétaire de cette maison qui y a passé une partie de sa jeunesse, avec sa famille. Sa proposition a été accueillie avec enthousiasme par l’équipe pédagogique de l’école élémentaire.

En 1973, Simone et Pierre Benkemoun demandent à leur ami l’architecte Emile Sala de dessiner la “maison de leur rêve”. L’architecte leur suggère alors de noter dans un “cahier de renseignements” ce qu’ils souhaitent voir sortir de terre. “Cela a été un vrai travail collaboratif, raconte aujourd’hui la petite-fille de l’architecte, Anaïs Ariapoutry, qui guide les enfants dans la maison. “Les Benkemoun ont exprimé leurs souhaits mais mon grand-père a également joui d’une grande liberté”. De cette réflexion commune, nait cette grande bâtisse blanche, tout en courbes, percée d’innombrables fenêtres et surmontée d’une tour, “comme un pigeonnier provençal, poursuit Anaïs Ariapoutry. Emile Sala tenait à ce que ses créations s’intègrent dans leur paysage et dans leur histoire malgré leur modernité et leur caractère affirmé.” Cinquante ans après, la demeure, où sont organisées des expositions mais aussi des prises de vue, est un témoignage de l’architecture et de la décoration des années 70 et du travail novateur de son architecte.

Aujourd’hui, les vastes pièces sans portes, les lignes arrondies des murs, le mobilier tout en rondeur comme le voulait l’époque, séduisent les écoliers des deux premières classes d’Emile-Loubet, CP et CE2, qui parcourent la maison et le jardin. Les plus grands, appareils photos en mains, notent et photographient les détails qui les surprennent : “oh, l’escalier en colimaçon, comme dans un donjon !” “Tu as vu cette cheminée ? elle brille“.

Les plus petits s’extasient devant une suspension en forme d’oeil et dessinent la façade blanche, allongés dans le jardin. “C’est prétexte à un travail d’observation et de rédaction, soulignent les enseignantes. “Dans le cadre de ce travail, nous allons demander aux enfants de créer un cahier de renseignements, semblable à celui de la villa, pour créer l’école de leurs rêves. Nous réaliserons des maquettes à partir de ces cahiers” explique l’enseignante du CE2, madame Bourguignon.

En avril, deux autres classes de l’école viendront à leur tour visiter la villa Benkemoun. Celle-ci fêtera son cinquantenaire en septembre, avec une grande exposition d’oeuvres de 1974, signées Clergue, Sarah Moon, Vasarely, etc. Mais en accueillant à nouveau des rires et des cavalcades d’enfants, la maison renoue avec son identité, celle d’une maison de famille, vivante et chaleureuse.

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