Grands projets, Urbanisme / Travaux

La cité de l’image et du vivant des Minimes se dévoile

Le groupement Redman et Vestia remporte l'appel à projet lancé par la Ville pour transformer 6 hectares de friches en quartier durable. En 2030, ce site sera reconnecté aux quartiers voisins et accueillera des espaces de formation et d'activité, un parc agricole, des logements et espaces de loisirs. Une feuille de route ambitieuse sur le plan environnemental qui sera soumise à concertation aux Arlésiens avant conception définitive.

Publié par Emmanuelle Laurent le


Ce jeudi 3 avril était présenté en conseil municipal le dossier lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la Ville en 2023 en vue de créer un nouveau quartier durable autour des activités de l’image. C’est un groupement porté par le promoteur immobilier Redman et le montpellierain Vestia qui remporte la mise. Leur projet, baptisé « Mix-Cité », épouse et prolonge les fortes ambitions environnementales du cahier des charges initial.

« C’est un projet innovant, à l’échelle du territoire mais aussi en France, sur le plan environnemental, urbain et technologique. Innovant car nous allons y développer un campus et des emplois dans le domaine des industries culturelles et créatives, de l’habitat bioclimatique sans voiture et de l’agriculture urbaine. Nous voulons être exemplaires » résume le maire d’Arles Patrick de Carolis,

Les 6 hectares bordant le canal de Craponne et situés à proximité du centre-ville, entre le Parc des Ateliers, le quartier de Griffeuille et la zone d’activité de Fourchon ont vocation à créer une couture urbaine entre ces quartiers en mixant les usages d’activités, de loisirs, de logements. Le but est d’y vivre, y travailler, cultiver et se cultiver.

Un projet évolutif et soumis à concertation

Désormais désigné comme lauréat, le projet “Mix-Cité” est une préfiguration. Une nouvelle étape s’ouvre : la Ville et le groupement vont préciser le projet avant une promesse de vente qui devrait intervenir en septembre et le dépôt d’un permis d’aménager assorti d’une phase de concertation avec la population et l’ensemble des acteurs du territoire engagés dans les industries culturelles et créatives et l’économie durable.

Un nouveau quartier innovant et exemplaire sur le plan environnemental

Dessiné par l’urbaniste Rougerie + Tangram, pionner dans l’architecture bioclimatique, le schéma directeur du futur quartier des Minimes est une innovation à l’échelle de la France dans sa conception environnementale globale. Inscrit dans une démarche environnementale exigeante, il valorise les qualités paysagères et agricoles du site et ambitionne une gestion durable des ressources à toutes les étapes.

Une cité de l’image du XXIe siècle

Dédié aux industries culturelles et créatives, le futur quartier y proposera dans sa partie nord des infrastructures adaptées aux besoins des différents acteurs Arlésiens du secteur qui pourront s’y développer, aux côtés de nouveaux venus, et s’y rencontrer et coopérer. Formation, emploi et logements dédiés y seront concentrés dans un schéma de « ville du quart d’heure. Le projet accueillera notamment sur sa partie nord :
• Un pôle média ouvert sur la Ville d’environ 3 600m² avec 10 salles de cinéma, 1 salle pour expérience immersive (eSport et réalité virtuelle) une halle gourmande de 600 m², un roof-top ou encore une salle de sport. (Conception Rougerie+Tangram)
• Des espaces d’enseignement et de recherche d’environ 10 000m2, pour accueillir des écoles, des offres de formation continue ou incuber et accompagner les innovations du secteur dans le un lieu dédié Station(A) dessiné par Jean Michel Wilmotte.
• Une offre de bureaux adaptée aux standards actuels, destinée à accueillir des entreprises, notamment dans les secteurs créatifs et culturels.
• Une offre d’hébergement les étudiants et jeunes actifs du futur campus
• Des espaces communs extérieurs, pensés pour faire société, s’éveiller, apprendre, et se connecter à la terre ;

Un habitat inclusif et diversifié

Le projet ambitionne de répondre aux enjeux d’accès au logement en proposant une offre mixte accessible et intergénérationnelle. Il intégrera des logements pour tous les profils : familles, étudiants, jeunes actifs, seniors, travailleurs saisonniers, avec une attention particulière portée à l’inclusion sociale. La programmation prévoit un équilibre entre accession libre, logements locatifs privés à destination de propriétaires occupants, résidence étudiante et 30% de logements sociaux, en privilégiant les petites surfaces afin de combler une carence actuelle sur le territoire.

Conception durable

Le label quartier durable méditerranéen et l’efficacité énergétique (boucle de géothermie, installations photovoltaïques) seront recherchés. A l’échelle des construction, une démarche de bâtiment durable sera conduite avec l’étude de mise en œuvre de ressources locales pour certaines constructions en s’appuyant sur les filières et le travail des Ateliers Luma. Le développement de la biodiversité constitue également l’une des attentions importantes du projet avec la présence d’un écologue dans l’équipe. Construits sur pilotis, les bâtiments limiteront au maximum l’artificialisation du site.

Un parc paysager nourricier

Un grand parc paysager de 3 hectares constituera un véritable poumon vert au sein du quartier, offrant à la fois un espace de fraîcheur, un lieu de rencontre intergénérationnel et une zone de reconnexion au vivant. Imaginé pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, favoriser la biodiversité locale et créer du lien social, ces anciennes terres agricoles seront réinvesties pour accueillir :
• Des jardins partagés, individuels ou collectifs ;
• Des parcelles cultivables accessibles aux habitants, pour renouer avec des gestes simples et durables
• Une « ferme urbaine » pédagogique, lieu d’apprentissage, d’expérimentation et de sensibilisation autour de l’alimentation, de l’agriculture urbaine et de la transition écologique
• Des zones boisées et plantées, conçues pour accueillir la vie, rafraîchir les espaces publics et offrir des usages quotidiens variés aux habitants du quartier.

Quartier traversant et sans voiture

Les mobilités douces y seront dominantes, favorisées par la proximité avec les principaux axes et lieux d’intérêt (6 minutes à vélo du centre-ville, du stade Fournier, 8 minutes de la gare, 10 minutes des établissements scolaires voisins). Les parkings vélos y seront nombreux, aux entrées du site et sous les bâtiments sur pilotis. La voiture sera réduite à l’accès à un parking silo de 850 places (l’actuel parking Minimes qui sera développé en étages) avec un hub de mobilité favorisant la location sur place ou l’autopartage.
Un réseau piéton et cyclable sera développé non seulement pour la desserte du quartier mais aussi pour créer de nouvelles liaisons avec les quartiers voisins. La circulation voiture et transports en communs sera limitée à un nouvel axe traversant interquartiers, autre outil de désenclavement du tissu urbain avoisinant.