Culture / Patrimoine

Dix expositions à LUMA Arles, autant de raisons d’y aller

Des fumées aux couleurs pop qui embrasent le ciel d'Arles : le 1er juillet 2024, la performance conçue par l'artiste américaine Judy Chicago a lancé l'ouverture du deuxième temps du programme estival de LUMA Arles. Entre la Tour et les ateliers, ce sont donc dix expositions (plus deux des Rencontres de la photo), qui sont à découvrir.

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


Sous son immuable armure d’inox, la Tour de LUMA Arles cache un coeur battant qui fait vivre la création contemporaine dans toute sa diversité.

Le 1er juillet, une performance de l’américaine Judy Chicago, pionnière de l’art féministe, marquait l’ouverture de sept nouvelles expositions. Du 7 au 10 juillet, LUMA, en partenariat avec le Festival d’Aix-en-Provence, présente la création mondiale d’un “opéra de chambre” conçu par l’artiste William Kentridge. The great yes, the great no s’inspire d’un fait réel, le départ en cargo depuis Marseille vers New-York d’artistes et intellectuels fuyant le nazisme en 1941. Sur cette trame véridique, l’artiste né en Afrique du Sud utilise les avant-gardes de l’époque (surréalisme, irrationnel) et fait intervenir d’autres personnages comme Aimé Césaire et Franz Fanon, lui qui travaille depuis toujours sur les questions de race et de colonialisme. Quatre représentations de cette oeuvre portée par des choristes, des danseurs, des performeurs seront données à la Grande Halle, alors que l’exposition “Je n’attends plus” dévoilent un peu plus de l’oeuvre de cet artiste qui s’exprime à travers le dessin, le film, le collage, le théâtre et l’opéra.

Six autres propositions artistiques enrichissent le programme estival de la Fondation et permettent de découvrir un panorama de la création contemporaine, au moment où sont célébrés trois anniversaires : les 20 ans de la création de la fondation, les dix ans de la Fondation Vincent van Gogh Arles et les 10 ans de la pose de la première pierre de la tour LUMA.

Les artistes présentés, la plupart parmi les plus plus importants de la scène internationale, choisissent des modes d’expression différents, mais portent des valeurs communes, partagées par LUMA : le rôle de l’art et de la culture pour favoriser le dialogue, l’environnement et les droits de l’homme. Le propos est parfois grave mais au fil des oeuvres, des espaces, en traversant l’atelier de poterie de Theaster Gates, puis la rétrospective consacrée à Judy Chicago, en écoutant la pensée de Gustav Metzger, en découvrant les sculptures de la brésilienne Erika Verzutti, on se surprend à ressentir une volonté d’espoir. Programme complet sur luma.org

Le cinéaste Joel Coen, réalisateur avec son frère Ethan de Fargo, The big Lebowski, O brother, Burn after reading, etc, présente ici les photos de l’américain Lee Friedlandler, qu’il a choisi.

Cette mini-rétrospective permet de découvrir le travail unique de ce photographe, son sens de la composition, sa façon de jouer avec les lignes, et ses cadrages qui soulignent les absurdités, la solitude qui règnent dans les villes américaines et l’étrangeté qui jaillit du quotidien.

L’Américain Theaster Gates a transformé la Grande Halle en atelier de fabrication de céramiques, prétexte à réfléchir au processus de création.

LUMA Arles : accès gratuit pour les Arlésiens.