Environnement

Contre les dépôts de déchets sauvages, la police rurale déploie les pièges photos

Des "pièges photos" : c'est le nouvel outil de la Police rurale d'Arles pour lutter contre les dépôts sauvages. Une des nombreuses missions de ces agents, en permanence sur le terrain.

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


Deux fauteuils, un pare-brise de voiture, des couches pour bébé souillées, des encadrements de fenêtres, des planches … A la croisée de deux chemins, au nord d’Arles, le renard qui musarde ce matin-là tombe à intervalles réguliers sur des amas de déchets de toutes sortes. Mais les agents de la Police rurale d’Arles ont dégainé leur nouvel outil : un appareil photo, qui judicieusement placé, se déclenche automatiquement au moindre mouvement. Résultat : les agents disposent de photos leur permettant d’identifier les contrevenants.

Les agents de la Police rurale, compétents en matière de code de l’environnement et disposant de pouvoirs de police judiciaire plus étendus que ceux de la police municipale, peuvent alors convoquer le contrevenant et procéder à son audition. Ce dernier peut se voir infliger une amende forfaitaire délictuelle de 200 euros. Mais s’il s’agit d’un dépôt important, le dossier est alors transmis au Procureur de la République. L’amende peut s’élever alors à 1500 euros, 3000 euros si c’est une récidive et beaucoup, beaucoup plus pour une entreprise. Entre juin 2024 et janvier 2025, les agents ont transmis 22 dossiers au Parquet, procédé à 19 auditions et établi une trentaine d’amendes forfaitaires délictuelles comprises entre 135 et 200 euros. “Les pièges photos vont nous permettre d’être beaucoup plus efficaces, explique Patrick Pompée, Chef de la police rurale. Nous pouvons les placer où nous voulons, dans le cadre d’un mode de fonctionnement validé par le Procureur de la République. Pour lutter contre ces dépôts sauvages, nous utilisons aussi le réseau de vidéo-protection et ses caméras réparties sur l’ensemble du territoire communal.

La Police rurale, des “petits gendarmes” sur le terrain. Les pièges photos peuvent également être utilisés pour d’autres délits : le braconnage, le trafic de stupéfiants en campagne… Car les agents de la Police rurale ont plusieurs cordes à leur arc de compétences : “en zone “rurale, nous avons les mêmes missions que la police municipale. Nous assurons la sécurité à la sortie des écoles, le stationnement, nous participons à la sécurité des grands événements, comme bientôt le Tour de la Provence“, poursuit Patrick Pompée. “Notre mission est d’être sur le terrain, d’aller au contact des habitants, d’observer, de patrouiller. Nous faisons le travail que les gendarmes n’ont plus le temps de faire et c’est pour cela qu’on nous appelle les “petits gendarmes.” Ces compétences amènent les garde-champêtres à travailler régulièrement avec leurs collègues de la Police municipale mais également avec les gendarmes, par exemple sur des contrôles routiers. “Nos rapports peuvent être saisis par d’autres forces de sécurité, la police nationale, la gendarmerie, l’Office français de la biodiversitéInutile de préciser que nos journées ne se ressemblent jamais !”

Leur spécialité, l’environnement. A ces missions, s’ajoutent celles relatives au droit de l’environnement : la chasse, la pêche, la pollution des eaux, des sols, de l’air … sont autant de domaines sur lesquels ils peuvent intervenir. “Nous sommes autorisés à enquêter, auditionner, perquisitionner, saisir… C’est ensuite au maire de la commune de positionner sa police rurale sur les missions qu’il souhaite voir remplir. A Arles, nous sommes déployés sur l’ensemble des missions que nous pouvons exercer.