Mariage d’une personne condamnée
La personne détenue a toujours le droit de se marier.
Le mariage doit en principe être célébré en prison sur autorisation du procureur de la République. Dans ce cas, le futur époux de la personne détenue et les témoins de mariage doivent tous solliciter un permis de visite pour pouvoir entrer dans la prison.
La cérémonie peut aussi avoir lieu à l’extérieur, dans une mairie, notamment celle de la commune où réside le futur époux ou la future épouse en liberté.
Pour cela, la personne détenue doit obtenir une permission de sortir auprès du juge d’application des peines.
Ce droit n’est ouvert qu’aux détenus condamnés à une peine définitive et dont la situation pénale correspond à l’une des suivantes :
Condamnation à une ou plusieurs peines dont le total est inférieur ou égal à 1 an
Condamnation à une ou plusieurs peines dont le total est supérieur à un 1 an, après exécution de la moitié de la peine, avec un temps restant de détention inférieur à 3 ans
Condamnation à une ou plusieurs peines dont le total est supérieur à un an, après exécution du tiers de leur peine si incarcération dans un centre de détention
Personne condamnée incarcérée dans un centre ou un quartier pour peines aménagées
En cas de refus du juge d’accorder une permission de sortie, la personne détenue peut faire un recours dans les 24 heures après la notification de la décision.
Le recours doit être déposé auprès de la cour d’appel dont dépend le juge qui a pris la décision initiale.
Autorité parentale
Si la personne détenue n’a pas fait l’objet d’une déchéance de l’autorité parentale prononcée lors du jugement qui l’a condamnée, ou à une occasion, elle conserve l’autorité parentale sur ses enfants.
Elle continue d’être responsable de leur éducation et peut prendre des décisions les concernant.
La personne détenue a le droit de reconnaître son enfant. Un officier d’état civil de la commune dont dépend l’établissement peut se rendre auprès d’elle pour lui faire signer la reconnaissance de paternité ou de maternité.
Le détenu concerné doit faire la demande auprès de l’officier d’état civil compétent pour la prison.
Il peut également s’adresser au conseiller d’insertion et de probation ou à l’assistance sociale de la prison pour qu’ils transmettent sa demande à l’officier d’état civil.
L’officier de l’état civil saisira le Procureur de la République pour lui demander l’autorisation de déplacer les registres de l’état civil en prison.
Maladie ou décès d’un proche
La personne détenue condamnée peut obtenir une permission de sortir si un de ses proches est gravement malade ou est décédé.
Elle pourra ainsi se rendre à l’hôpital ou à l’enterrement.
La permission est accordée par le juge d’application des peines.
Ce droit est accordé à chaque détenu sauf celui qui a été condamné à une peine supérieure à 5 ans, dont moins de la moitié a été effectuée.
Dès sa sortie, le détenu est laissé libre et doit revenir de lui-même en prison dans le délai qui lui a été accordé.
Ce délai doit être inférieur ou égal à 3 jours.
Il peut être prolongé si le lieu où doit se rendre le détenu est éloigné de la prison.
La sortie ne peut avoir lieu qu’en France.
Une personne détenue condamnée qui ne remplit pas les conditions pour obtenir une permission de sortir peut demander, à titre exceptionnel, une autorisation de sortie sous escorte.
La personne sera surveillée pendant toute la durée de la sortie et pourra être menottée en permanence.
Cette mesure est accordée par le juge d’application des peines.
La demande doit lui être adressée par écrit.
L’escorte est composée de membre du personnel de surveillance de la prison, de policiers ou de gendarmes. Pour plus de discrétion, le juge peut dispenser ces agents du port de l’uniforme.
À savoir
en cas de refus du juge d’accorder une permission de sortie, le détenu ne peut pas faire de recours. Cette décision est définitive.
Maternité
Les femmes détenues peuvent garder avec elles leurs enfants en prison (dans des espaces spécialement aménagés) jusqu’à l’âge de 18 mois.
La mère détenue qui souhaite garder son enfant avec elle au-delà de ses 18 mois peut en faire la demande auprès de son conseiller d’insertion et de probation.
La demande sera transmise au directeur interrégional des services pénitentiaires.
Il prendra une décision après avis d’une commission consultative.
Durant les 12 mois qui suivent son départ, l’enfant peut être admis à effectuer de courts séjours auprès de sa mère en prison.