Entreprises

Taxe sur les salaires

La taxe sur les salaires est due par les employeurs qui emploient des salariés et qui ne sont pas soumis à la TVA. Ils doivent également être établis en métropole ou dans un département d’outre-mer. La taxe sur les salaires est calculée sur les rémunérations versées au cours de l’année par application d’un barème progressif.

    Elle est due par tout employeur domicilié ou établi en France, quel que soit le lieu du domicile du salarié ou de son activité, et qui remplit une des conditions suivantes :

    • L’année de versement des rémunérations, il n’est pas soumis au paiement de la  TVA .

    • L’année de versement des rémunérations, il est partiellement taxable à la TVA et était soumis au cours de l’année précédente au paiement de la TVA sur moins de 90 % de son CA.

    • L’année avant le versement des rémunérations, moins de 10 % de son chiffre d’affaires est soumis à la TVA.

    La taxe concerne notamment les employeurs suivants :

    • Certaines professions libérales

    • Établissements publics autres que les groupements de communes

    • Établissement bancaire et financier, d’assurance, certains courtiers d’assurances et agents de change

    • Organisme administratif ou social (association, organisme dans but lucratif,etc.)

    • Société exerçant une activité civile (société d’investissement, société immobilière) sauf la société de construction d’immeubles ou de négoce de biens

    • Propriétaires fonciers

    • Organismes coopératifs, mutualistes et professionnels agricoles

    Les employeurs suivants sont exonérés de la taxe sur les salaires :

    • Employeurs dont le chiffre d’affaires hors taxe de l’année civile précédente ne dépasse pas les limites de la franchise en base de TVA (c’est par exemple le cas des micro-entrepreneurs)

    • État et collectivités publiques

    • Particuliers employeurs d’un salarié à domicile ou d’un assistant maternel. Il doit s’agir d’une personne à temps plein ou de plusieurs personnes à temps partiel représentant un équivalent à temps plein. Le particulier employeur d’un salarié à domicile à temps partiel n’est donc pas exonéré de la taxe.

    • Certains employeurs agricoles (exploitations de culture et d’élevage, exploitations de dressage et d’entraînement, etc.)

    • Établissements d’enseignement supérieur délivrant un diplôme d’État Bac +5 (universités, école de commerce, grandes écoles, etc.)

    • Certains établissements publics

    • Établissements publics de coopération culturelle (EPCC)

    • Établissements publics de coopération environnementale (EPCE)

    Attention

    L’exonération s’applique aux rémunérations versées par l’EPCE à compter du 1erjanvier 2024.

    La taxe sur les salaires est basée sur l’assiette de la CSG applicable aux revenus d’activités . Les revenus d’activité comprennent les salaires, les primes et indemnités diverses et avantages en nature ou en espèces.

    Sommes prises en compte dans le calcul de la taxe sur les salaires

    Sommes

    Prise en compte dans le calcul de la taxe ?

    Sommes dues en contrepartie ou à l’occasion d’un travail

    Oui

    Revenus des artistes-auteurs

    Oui

    Indemnité de fonction et indemnité parlementaire

    Oui

    Garantie des ressources des travailleurs handicapés

    Oui

    Revenus tirés de la location de tout ou partie d’un fonds de commerce, établissement commercial, artisanal ou industriel

    Oui

    Revenus professionnels des travailleurs indépendants

    Oui

    Déduction forfaitaire pour frais professionnels

    Non

    Sommes correspondant à des revenus de remplacement (indemnités en cas d’accident de travail ou de maladie, prestations des sécurité sociale versée par le biais de l’employeur…)

    Non

    Contributions versées aux fonds d’assurance-formation

    Non

    Rémunérations versées par les centres techniques industriels

    Non

    Indemnités journalières de sécurité sociale

    Non

    Indemnités d’activité partielle ou de cessation d’activité

    Non

    Partie du salaire versé aux apprentis égale à 11 % du salaire minimum de croissance dans une entreprise de plus de 10 salariés (contrats d’apprentissage)

    Non

    Salaires versés aux apprentis par une entreprise de moins de 11 salariés (contrats d’apprentissage)

    Non

    Rémunérations des enseignants des centres de formation des apprenti (CFA)

    Non

    Indemnisations versées dans le cadre de contrat d’accompagnement dans l’emploi ou d’avenir (contrat CUI-CAE)

    Non

    Gratifications versées aux stagiaires dans la limite de la franchise de cotisation (la part au-delà de la gratification minimale est soumise à la taxe)

    Non

    À savoir

    les rémunérations exonérées sont tout de même soumises à la CSG.

    L’entreprise qui est soumise au paiement de la TVA sur moins de 10 % du chiffre d’affaires réalisé l’année avant le versement doit payer la taxe sur les salaires en calculant son rapport d’assujettissement.

    Calcul = (Recettes n’ayant pas ouvert droit à déduction de la TVA (année N-1) / total des recettes (année N-1)) x 100

    Pour ces entreprises, l’assiette de la taxe sur les salaires est obtenue en multipliant le montant total des rémunérations imposables (année N) par le rapport d’assujettissement, soit :

    Calcul = Montant total des rémunérations imposables (année N) x Rapport d’assujettissement

    Exemple

    Rémunérations imposables (année N) = 1 000 euros

    Recettes totales (année N-1) = 3 000 euros se répartissant comme suit :

    • Recettes correspondant à des opérations hors champ d’application de la TVA : 1 600 euros

    • Recettes correspondant à des opérations dans le champ d’application de la TVA : opération taxée : 600 euros, opération exonérée n’ouvrant pas droit à déduction : 800 euros.

    Le rapport d’assujettissement à la taxe sur les salaires est égal à : (1600 + 800) / 3000) x 100 = 80 %

    Pour ces organismes, l’assiette de la taxe est égale à : 1000 x 80 % = 800 euros.

    À savoir

    Si le montant annuel de la taxe est inférieur à 1 200 € , la taxe n’est pas due. Il n’y a alors pas de déclaration de liquidation et de régularisation à déposer.

    La taxe est calculée à partir d’un barème progressif qui s’applique aux rémunérations individuelles annuelles versées (base imposable).

    Le barème comporte un taux normal, appliqué sur le montant total des rémunérations brutes individuelles, et des taux majorés, appliqués aux rémunérations brutes individuelles qui dépassent certains seuils.

    Taux en fonction du salaire brut pour chaque salarié

    Type de taux

    Taux global

    Taux sur la fraction

    Salaire brut annuel versé en 2023 (taxe payable en 2024)

    Salaire brut mensuel versé en 2023 (taxe payable en 2024)

    Salaire brut annuel versé en 2024 (taxe payable en 2025)

    Salaire brut mensuel versé en 2024 (taxe payable en 2025)

    Taux normal

    4,25 %

    4,25 %

    Jusqu’à 8573 €

    Jusqu’à 714 €

    Jusqu’à 8985 €

    Jusqu’à

    748 €

    1er taux majoré

    8,50 %

    4,25 % (8,50 – 4,25)

    Au-delà de 8573 € jusqu’à

    17 114 €

    Au-delà de 714 € jusqu’à 1426 €

    Au-delà de 8985 € jusqu’à 17 936 €

    Au-delà de 748 € jusqu’à 1494 €

    2e taux majoré

    13,60 %

    9,35 % (13,60 – 4,25)

    Supérieur à

    17 114 €

    Supérieur à 1426 €

    Supérieur à 17 936 €

    Supérieur à 1494 €

    La base imposable et le montant net de l’impôt dû sont arrondis à l’euro le plus proche.

    Exemple

    Pour un salarié à qui on a versé un salaire brut mensuel de 5 600 € en 2024, la taxe sur les salaires due comprend l’application du taux normal de 4,25 % sur l’ensemble de la rémunération, puis le 1er taux majoré de 4,25 % et le 2e taux majoré de 9,35 % .

    Le calcul de la taxe sur les salaires est donc le suivant :

    [5 600 x 4,25 % ] + [(1 494-748) x 4,25 % ] + [(5 600 – 1 494) x 9,35 % = 653,616 €

    Pour ce salarié, l’employeur devra verser en 2025 une taxe sur les salaires de 654 € .

      Le taux de 2,95 % s’applique sur le montant total des rémunérations brutes individuelles.

        Le taux de 2,55 % s’applique sur le montant total des rémunérations brutes individuelles.

            La décote est une réduction du montant d’un impôt à payer.

            L’abattement est une réduction forfaitaire ou proportionnelle appliquée sur la base de calcul d’un impôt (revenus, valeur d’un bien, etc.). Il ne concerne que les associations.

            L’employeur dont le montant annuel de la taxe est compris entre 1 200 € et 2 040 € bénéficie d’une décote égale aux 3/4 de la différence entre cette limite de 2 040 € et le montant réel de sa taxe.

            Exemple

            Si le montant annuel de la taxe sur les salaires est compris entre 1200 € et 2040 € ., la décote est : 0,75 x ( 2040 € – montant réel de la taxe).

            Ce mécanisme s’applique également sur un plan mensuel ou trimestriel.

            Par exemple :

            • Si le montant mensuel de la taxe sur les salaires est compris entre 100 € et 170 € , décote = 0,75 x ( 170 € – montant réel de la taxe)

            • Si le montant trimestriel de la taxe sur les salaires est compris entre 300 € et 510 € , décote = 0,75 x ( 510 € – montant réel de la taxe)

            Le montant de la taxe due à faire figurer en ligne A de l’imprimé n° 2501 ou 2501 K correspond au montant de la taxe due après application éventuelle de la décote.

            Cette décote est régularisée au moment de la liquidation annuelle réalisée sur la déclaration annuelle de liquidation et de régularisation n°2502.

              Pour la taxe sur les salaires versée en 2024, les associations bénéficient d’un abattement de 23 616 € .

              Cette taxe n’est donc due que pour la partie de son montant dépassant cette somme.

              Les organismes concernés par l’abattement sont les suivants :

              • Association loi de 1901

              • Association située dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin ou la Moselle

              • Syndicat professionnel et ses union

              • Association intermédiaire agréée

              • Certaines mutuelles

              • Fondation reconnue d’utilité publique

              • Centre de lutte contre le cancer

              • Groupement de coopération sanitaire et de coopération sociale et médico-sociale (il doit être constitué de personnes morales qui bénéficient d’un abattement sur le montant de la taxe sur les salaires normalement due)

                Les rythmes de déclaration au service des impôts des entreprises (SIE), de paiement (mensuel, trimestriel ou annuel) et le montant à verser sont déterminés par l’employeur en fonction du montant de la taxe payée l’année précédente.

                L’entreprise doit faire une déclaration annuelle avant le 15 janvier de l’année suivant le versement des salaires. Elle devra utiliser le formulaire de déclaration annuelle de liquidation de la taxe n°2502- SD obligatoirement transmis par voie électronique.

                  L’entreprise doit faire sa déclaration tous les 3 mois dans les 15 jours suivant le trimestre écoulé.

                  Il devra fournir 3 relevés de versements provisionnels n° 2501-SD avant le 15 avril, le 15 juillet et le 15 octobre.

                  Pour le dernier trimestre, la taxe est due avec le complément de régularisation qui accompagne la déclaration de régularisation  n° 2502-SD avant le 31 janvier de l’année suivant le versement des rémunérations.

                    L’entreprise doit déclarer tous les mois dans les 15 jours suivant le mois écoulé.

                    Elle devra fournir 11 relevés de versements provisionnels n° 2501-SD (1 pour chaque mois) et une déclaration de régularisation n° 2502-SD avant le 31 janvier de l’année suivant le versement des rémunérations.

                      En cas de cession ou de cessation d’activité, l’employeur doit faire la déclaration dans les 60 jours suivant l’évènement.

                      En cas de décès de l’employeur, la déclaration doit être effectuée dans les 6 mois.

                      Attention

                      Les paiements de la taxe doivent être obligatoirement effectués par voie dématérialisée dans l’espace professionnel de l’entreprise ou par l’intermédiaire d’un prestataire EDI.