Fabrice Luchini : “Ce spectacle est bouleversant parce que Victor Hugo est bouleversant”

C’est la première fois que vous montez sur scène à Arles ?

Oui. J’ai une petite maison dans les Alpilles et je connais très bien Arles mais c’est la première fois que je joue ici. Je suis très heureux parce que j’adore cette ville. Je la trouve sublime. Comme partout où je joue, je suis anxieux mais je joue avec la même affection, le même appétit, la même humilité et la même passion d’essayer de transmettre l’œuvre d’un des plus grands génies de l’histoire de la littérature.

Le mérite du spectacle est de transporter le lecteur au-delà du texte…

Mon travail est très compliqué et très simple à la fois : je suis l’intermédiaire entre un génie qui a un souffle, mon imperfection et un public qui va communier par amour pour cet auteur. Moi je suis le passeur de plats et mon devoir c’est l’humilité, la soumission. Il y a l’officiant, c’est moi, l’esprit, c’est Victor Hugo, et il y a les fidèles, ce sont les spectateurs. Et tout ça, ça sert à aimer, comme dit Victor Hugo.

Vous êtes plus solennel, moins ironique qu’à l’accoutumée dans ce spectacle ?

Il y a quand même un moment où les gens hurlent de rire, quand je parle du fait que Hugo a pratiqué le spiritisme. Ce n’est pas solennel, c’est bouleversant parce que Hugo est bouleversant. Le Monde a écrit que je pactise avec le génie. Vous imaginez si je le croyais ? Je ne vous aurez même pas répondu ! Mais j’adore jouer ce spectacle. Il est très exigeant, très beau et ce qui est merveilleux, c’est son succès. Vous vous rendez compte qu’aucun Parisien ne peut voir ce spectacle avant le 15 octobre 2025 ? J’adore le jouer et j’adore les Arlésiens, alors je suis ravi de jouer devant eux.