Vie locale

A la Fondation Manuel Rivera Ortiz, l’art dans tous ses états

Publié par Romain Vauzelle le


A l’intérieur et dans le patio, de la cave au plafond du deuxième étage, dans vos oreilles et jusque sur vos téléphones : partout l’art bouillonne à la Fondation Manuel Rivera Ortiz. Les ingrédients ? De la musique, de la sculpture, de la couture et du dessin, de la vidéo et de l’écriture. Et de la photo, bien sûr, avec avant tout six expositions regroupées sous le titre « Les pionniers », parce que toutes évoquent la conquête ou l’exploration, les frontières ou la colonisation.

Il en va de cette forêt millénaire en péril, qui fait office de frontière entre la Pologne et la Biélorussie et que le photographe Andrea Olga Mantovani a exploré en cherchant à saisir les enjeux du conflit environnemental qui s’y joue. Il en va aussi de ce peuple Mapuche, opprimé et dépossédé de ses terres argentines et chiliennes, et dont Pablo Ernesto Piovano a capté la force, en photos et en vidéo. Il a va encore de ces femmes réfugiées en Suisse après avoir été chassées de leur pays, et que Sylvie Léget a suivi avant, pendant et après leur accouchement pour donner vie à une exposition terriblement intime. Dans d’autres salles, on voyage à Taïwan ou sur les îles grecques, et on écoute Le déserteur de Boris Vian en lisant les paroles sur les murs.

En grimpant dans les étages, on croise dans chaque pièces des artistes protéiformes – Arlésiens pour la plupart – qui se sont installés là pour créer, et donner à voir leur travail et leur atelier éphémère au public, chaque jeudi soir. « On s’inspire mutuellement, on s’aide matériellement, et on confronte notre travail au public : c’est une vraie chance pour nous » se réjouit Joana Luz, artiste brésilienne passée par l’Ecole nationale supérieure de la photographie, à l’image de plusieurs de ses confrères en résidence à la Fondation Rivera Ortiz. Qui prolonge le plaisir à la Croisière, où elle a installé d’autres expos, et sur vos smartphones, où vous pourrez aller plus loin dans certaines œuvres en les scannant.

« Les Pionniers », à voir au 18 rue de la Calade du mardi au samedi de 12h à 19h jusqu’au 5 septembre. Ouverture au public des résidences d’artiste tous les jeudis de 18h à 23h.
Les photos du vernissage sont à découvrir ici.